Actualité : Février 2015

SCIENCE : Ménopause, le THM* serait associé à un risque accru de cancer de l'ovaireLa presse grand public, dont le journal « Le Monde »( Site internet : leMonde.fr) s’est faite l’écho d’une étude démontrant le lien entre les traitements hormonaux de ménopause ( THM* ) et le cancer de l’ovaire.

Ce nouveau pavé dans la mare du THM ajoute un nouveau discrédit à ce type de traitement. Il ouvre aussi de nouveaux horizons sur la prévention primaire de ce cancer redoutable surnommé « le tueur silencieux ». Rappelons que bien que plus rare que le cancer du sein, il a un taux de mortalité trois fois supérieur à ce dernier. Car dans la plupart des cas, le diagnostic est fait à un stade avancé, le dépistage étant très difficile.

Jusqu’à présent cette prévention ne passait que par la pilule combinée oestroprogestative. Car il est prouvé que grâce à ses propriétés anti ovulatoires et malgré sa charge hormonale, elle diminue fortement le risque de cancer de l’ovaire : 50% de cancer de l’ovaire pour 10 ans de prise de pilule. Le mécanisme de protection est assez simple à comprendre : chaque ovulation laisse une plaie à la surface de l’ovaire réparée secondairement par la formation du corps jaune : processus de cicatrisation très inflammatoire, potentiellement cancérogène. Donc la cause prédominante des cancers de l’ovaire semblait être les ovulations incessantes et non pas l’exposition aux hormones.

Mais avec cette étude, l’hormono dépendance des cancers de l’ovaire est à nouveau évoquée puisqu’il n’y a pas d’ovulation chez la femme ménopausée. Les femmes prenant un THM ( œstrogène seul ou associé à une progestérone ) depuis 5 ans au moins avaient 43% de malchances supplémentaires d’avoir un cancer de l’ovaire. Cette augmentation n’est pas négligeable car elle se traduit par une mort supplémentaire par cancer de l’ovaire pour 1700 utilisatrices. Par comparaison, le dépistage du cancer du sein par la mammographie, épargne une mort pour 2000 femmes suivies pendant 10 ans.

Plus précisément, cette hormono dépendance serait exclusivement oestrogénique car la nocivité était égale que le traitement soit ou non associé à de la progestérone. Dans le cas de l’ovaire, les œstrogènes seraient nocifs plus par l’inflammation locale qu’ils induisent que par la stimulation de la prolifération cellulaire.

Il apparait donc que les œstrogènes ont un rôle direct sur la cancérogénèse ovarienne. Or la pilule Optimizette alias Cerazette n’en contient pas ! On peut donc imaginer que la prévention du cancer de l’ovaire par une pilule progestative anti ovulatoire a une efficacité redoublée par rapport à la pilule combinée. Pour le moment malheureusement, nous n’avons aucune donnée pour le prouver.

* Le terme de THS est depuis longtemps abandonné au profit de celui de THM. Le S pour substitutif, impliquait que la ménopause était une maladie caractérisée par une insuffisane ovarienne définitive dont le manque hormonal devait être substitué par des hormones féminines de synthèse au même titre que l'insuffisance thyroidienne est substituée par des hormones thyroidiennes. Aujourd'hui, la notion de ménopause maladie a été abandonnée, si bien qu'on parle de TH de ménopause, terme vague qui n'implique pas un traitement à vie !