Article : 27 avril 2015

DIMINUER LE NOMBRE DE CYCLES DE LA FEMME : pourquoi, comment, quels risques ?
Pourquoi ?

En tant que maladie hormonale, la prévention du cancer du sein passe avant tout par la diminution du nombre de cycles, source principale d’hormones. Beaucoup affirment que le cancer du sein est multifactoriel. En fait les facteurs favorisants ne sont différents qu’en première analyse. Tous concourent d’une façon ou d’une autre à favoriser le cancer du sein en augmentant l’exposition aux œstrogènes. Il en est ainsi de l’obésité, de l’alcool, de l’activité physique, de l’âge des premières règles… etc. Même les facteurs génétiques qui ne représentent que 5 à 10% de l’ensemble des cancers du sein ont besoin des hormones. Car comment se fait-il que les hommes porteurs de la mutation du gène BRCA1 ne fassent pas plus de cancer du sein que les non porteurs ?

Jadis le nombre de cycles était limité naturellement par de nombreuses grossesses et de longues périodes d’allaitement, il ne dépassait pas les 100 cycles. Mais avec seulement 2 enfants par femme, peu ou pas allaités, parfois traitée par des hormones au delà de la ménopause, la femme moderne subit désormais 450 à 500 cycles et une longue exposition aux œestrogène. La baisse récente de l’incidence du cancer du sein suite à la chute des ventes des traitements hormonaux de ménopause est sans doute la meilleure preuve de l’implication des hormones dans l’origine du cancer du sein.

Cette inflation du nombre de cycles est anormale, anti naturelle et dangereuse :

- anormale parce que il n’en a pas été ainsi pour les 10 000 générations de femmes qui se sont succédées depuis le début de l’humanité. La femme n'était pas programmée pour ça. Les deux dernières générations de femmes sont les premières à subir une telle augmentation de l’exposition hormonale. Combien de temps faudra-t-il pour prendre conscience des conséquences de cette rupture de civilisation ?

- anti naturelle parce ce que les cycles et les règles sont faits seulement pour concevoir, sans autre but. Si cela n’était pas le cas, les femmes seraient réglées dès la naissance et pourquoi pas même dès la vie fœtale et jusqu’à la mort. Ni la période pré pubertaire, ni la période ménopausique n’existeraient. Les femmes allaitantes seraient réglées.

- dangereuse parce que cette inflation de cycles augmente le risque de cancers gynécologiques. Les hormones féminines sont des puissants stimulants de la division cellulaire ( mitose ). Leur mission est en effet de préparer l’utérus et la glande mammaire en quelques jours. Ceci nécessite une accélération forte du taux de divisions cellulaires. Mais la division cellulaire est source de mutations génétiques dont certaines sont cancérogènes ( cancérogénèse hormonale ). Ces erreurs génétiques, généralement réparées en phase de repos entre deux mitoses, ne le sont plus si cette phase est trop courte. Plus un tissu se divise rapidement, plus il est susceptible de se cancériser et inversement ( Lire : À propos de l’article de Tomasetti C. paru dans Science en Janvier 2015 )


Comment ?

Rien de plus simple que de diminuer artificiellement le nombre de cycle. Car la fonction ovarienne est régulée naturellement par un système très souple de type « stop and go ». Le système se met en pause aussi vite qu’il redémarre en fonction des nécessités. À ce titre, elle est bien différente d’autres fonctions vitales faites pour ne jamais s’arrêter comme la fonction cardiaque.
Par exemple, elle s’arrête avec la grossesse et l’allaitement pour redémarrer avec le sevrage. Un autre exemple est l’arrêt des cycles en cas de maigreur excessive, qui reviennent avec la prise de poids. Ces pauses sont des « respirations » naturelles permettant aux tissus sensibles aux hormones d’échapper à des stimulations incessantes, inutiles et dangereuses.
Cette souplesse de fonctionnement est liée à l’existence d’un centre de commande se trouvant dans l’hypophyse, petite glande située à la base du cerveau. Là, sont donnés les ordres de marche ou d’arrêt via une communication hormonale. D’autres fonctions sont ainsi régulées de cette façon dont celles de la thyroïde, de la glande surrénale ou de la croissance des os.

Le système peut être leurré chimiquement comme l’a découvert le professeur Pincus, découvreur de la pilule, au début des années 50. La progestérone de la pilule agit comme un leurre de grossesse sur l’hypophyse. En recevant un tel signal, elle cesse toute activité. Mais attention si ce signal baisse en intensité ( oubli de pilule ) ou s’interrompt, le redémarrage est rapide.

L’hormone de la contraception est donc la progestérone. De fait, la première pilule, mise au point par Pincus, était une pilule de ce type ne contenant que de la progestérone sans œstrogènes. C’est le marketing qui a imposé la pilule associée à des œstrogènes, hormone nécessaire seulement à l’obtention de règles. Il faut dire qu’à l’époque dans les années 1950, les femmes vivaient dans l’angoisse du « retard » de règles. Règles dont elles avaient besoin pour être rassurées sur le fait de ne pas être enceinte. Aujourd’hui les temps ont changé, les femmes qui prennent la pilule sans oubli lui font confiance et n’ont plus cette angoisse de fin de mois.


Risques ?

Les risques liés à la contraception progestative ont fait l’objet d’une mise au point en 2008 par le groupe de réflexion sur la contraception progestative. Cette étude constitue une référence ( Lire : Lettres aux Instances gouvernementales).

Contentons nous ici de rappeler des idées-forces.


Les risques liés à l’absence de règles

Jadis les femmes allaitaient pendant de longs mois sans le moindre préjudice pour leur santé. Bien au contraire des études récentes ont confirmé les bienfaits de l’allaitement vis à vis du risque cardiovasculaire.
Quant au risque d’ostéoporose, il n’a jamais pu être démontré. Les adversaires de la suppression des règles avancent d’autres arguments qui sont discutés plus loin dans ce site ( Lire : Risque cardiovasculaire de la contraception progestative sans règles )
La fertilité était de retour très rapidement avant même d’avoir les premières règles grâce à la souplesse de la commande hypophysaire.
Il en est de même avec la pilule progestative.


Risques cancérogènes liés à la prise de progestérone

La progestérone est une hormone qui a besoin de la présence d’œstrogènes pour agir sur les tissus. En leur absence, elle n’a pas la clé pour pénétrer dans la cellule. C’est pourquoi la pilule progestative, Cerazette et ses génériques, n’est pas cancérogène et serait même probablement protectrice.

Une étude parue à la fin du siècle dernier a montré une diminution du risque de cancer du sein après administration d’une molécule semblable à Cerazette.


MOINS DE RÈGLES, MIEUX ÊTRE, MOINS DE CANCER

Non, les règles ne sont pas bonnes pour la santé