Article : septembre 2016

Cancer de l’ovaire : une mortalité en baisse du fait de la contraception orale
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, durant les vingt dernières années, les chiffres de la mortalité liée au cancer de l’ovaire ont diminué notamment en Europe et en Amérique du Nord.

Rappelons que le cancer de l’ovaire est souvent diagnostiqué à un stade avancé. Et qu’une fois diagnostiqué ce cancer garde un mauvais pronostic malgré les traitements. Le cancer de l’ovaire est un cancer sournois car il ne présente pas de symptômes spécifiques et, faute d’un dépistage possible, il est souvent diagnostiqué trop tard. Aujourd’hui, en France, environ 4 500 nouveaux cas de cancer de l’ovaire sont diagnostiqués et près de 3 500 décès sont liés chaque année à la maladie. Ceci est bien différent du cancer du sein où pour 48 000 cas par an, on a « seulement » 12000 décès.

C’est pourquoi, dans le cas du cancer de l’ovaire, la diminution du taux de mortalité est due à la diminution de l’incidence.

Des chiffres à la baisse encourageants.

Entre 2002 et 2012, dans l’Union Européenne, le taux de mortalité du cancer de l’ovaire a chuté de 10%. Sur la même période, les Etats-Unis, eux, enregistrent une baisse de la mortalité de 16% et l’Australie, une baisse de 12%. Une chute du nombre de décès liés au cancer de l’ovaire a été également enregistrée en Nouvelle Zélande, en Argentine, au Chili et au Japon. En revanche, on enregistre une mortalité plus élevée dans certains pays d’Europe Centrale et Orientale.

A noter : en Europe du Nord, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les femmes âgées entre 20 et 49 ans qui sont nées après 1930 ce qui correspond au début de la contraception orale (1950), sont plus spécifiquement concernées par cette baisse de la mortalité. La prise de contraceptifs oraux est en effet un facteur protecteur du cancer de l’ovaire démontré depuis longtemps par de nombreuses études. Ainsi cette diminution est-elle mise sur le compte essentiellement de la pilule, mais aussi dans une moindre mesure de la baisse des traitements de ménopause.

A l’horizon 2020, l’OMS prévoit une nouvelle baisse de 10% dans l’Union Européenne et au Japon tandis qu’aux Etats-Unis, la baisse devrait atteindre 15%.
Mode d’action des contraceptifs oraux.

Le cancer de l’ovaire est la conséquence des ovulations multiples et répétées et le plus souvent inutiles puisque sans projet d’enfant.

Il faut se rappeler que la rupture du follicule ovarien au moment de l’ovulation laisse une plaie à la surface de l’ovaire. Or cette dernière est réparée en quelques jours par des processus de réparation tissulaire puissants dont on sait qu’ils sont ceux du cancer. Cette réparation aboutit à la formation d’un corps jaune dont l’hypervascularisation par apparition de nouveaux vaisseaux sanguins (néo angiogénèse), bien visible en échographie doppler, est aussi un facteur de cancérisation.

Il en ressort que la prise d’une contraception orale avec effet anti ovulatoire est l’élément clé de la prévention de ce cancer redoutable. Cette prévention justifie à elle seule une plus large diffusion de la pilule y compris chez les femmes n’ayant pas de besoin contraceptif. Et ce d’autant qu’il existe sur le marché une pilule avec effet anti ovulatoire à base de progestérone, n’ayant pour ainsi dire aucune contre indication y compris le tabagisme. Dénuée d’œstrogène, cette pilule pourrait aussi prévenir le cancer du sein.